Nuisances sonores causées par les petits avions

par Ulrich Utiger

Contenu de cette page
Pourquoi le trafic aérien doit baisser
Scrutin sur quatre question concernant le bruit aérien
Calcul de la densité des avions
Email de Benoît Bersier et ma réponse
Mes autres sites


Pourquoi le trafic aérien doit baisser

J'habite dans un coin qui serait très tranquille s'il n'y avait pas tous ces petits avions qui viennent la plupart de l'aérodrome d'Ecuvillens. Récemment, j'ai effectué une recherche sur le site www.search.ch pour voir s'il existe sur Internet un mouvement anti-avions dans le canton, mais je n'ai rien trouvé, ce qui m'a surpris puisque du côté alémanique il existe presque pour chaque aérodrome des organisations qui luttent contre les nuisances sonores aériennes (cf. www.flugemissionen.ch). Il paraît que le seul site de ce genre en Romandie est www.blecherette.ch pour l'aérodrome de Lausanne. 

D'après les indications de www.aerodrome-ecuvillens.ch, le nombre des mouvements depuis 1991 serait supérieur à 40'000 par ans. A titre de comparaison, l'aéroport de Kloten a eu 250'000 mouvements en 1998. Mais à la différence de Kloten, les avions d'Ecuvillens volent à basse altitude et restent dans une certaine région pendant tout leur vol. Selon mon calcul on entend en moyenne des avions pendant environ 3 heures de la journée. Cela varie bien évidement selon le temps et la région parce qu’en été durant les vacances, surtout les week-ends quand il fait du beau temps, il y a plus de trafic de sorte que des avions sont audible pendant 80% de la journée. Il est certain aussi que la proximité de la ville de Fribourg est préférée et que le trafic a considérablement augmenté depuis 1991.

Une telle densité d'avions est évidement inacceptables. C'est inadmissible que le peu de personnes qui ont envie de prendre des leçons de vol, de faire du parachutisme ou une tournée en hélicoptère dérangent toute une population vivant sur 13 km2 à un instant donné. Une voiture avec une personne à bord dérange beaucoup moins de personnes par son passage. Pourtant, le bruit du trafic routier est considéré comme un problème. A cela s'ajoute que les fenêtres fermées, voire même avec des Ohropax dans les oreilles, ne protègent pas contre le bruit des avions parce qu'ils émettent des ondes sonores de très basse fréquence pénétrant les matériaux plus facilement que les hautes fréquences en raison d'effets de résonance. Donc il n'y a aucun moyen d'échapper à leur bruit, à moins de se construire un bunker à cinq mètres sous terre. 

C'est sûr que lorsqu'on travaille dans un environnement bruyant, on ne remarque pas du tout ces avions. Mais il y a des gens qui ont besoin de travailler dans un environnement silencieux. Et ces gens là les remarquent fort bien. Il existe aussi beaucoup de gens qui aimeraient se ressourcer dans la nature, faire des randonnées, lire un livre dans la prairie ou autres choses. Pourtant, pendant un beau dimanche d'été cela n'est plus possible sans entendre presque constamment le vrombissement d'un, voire plusieurs avions. J'estime qu'un bon nombre de personnes pense que ce bruit là n'est pas ressourçant du tout contrairement au beau chant des oiseux, le bourdonnement des insectes, le murmure de la rivière et le frémissement des arbres caressés par le vent.

Malgré cela, on n'est pas très disposé pour endiguer le trafic aérien, les parties politiques ne sont pas suffisamment conscients du problème, bien qu'il ait de loin déjà dépassé des limites acceptables, et il continue d'augmenter puisque les prix de vol deviennent de moins en moins chers, les distances de vol de plus en plus courtes et l'intérêt sportif est grandissant lui aussi. Donc on a l'impression que l'on ne se rend pas suffisamment compte des conséquences tant pour les nuisances sonores aériennes que pour l'environnement (effet de serre). On avance souvent l'argument de l'économie, mais cela ne tient pas debout, car si les gens ne dépensent pas leur argent pour l'aviation, ils ne vont pas le déposer à la banque ou le fouiller dans le jardin mais l'utiliserons pour autre chose.

Beaucoup de gens affirment que le bruit des avions ne les dérangent pas. Je me demande s'ils sont vraiment sincères. J'ai souvent l'impression qu'ils ont plutôt peur de passer pour des névrotiques. Ils pensent peut être que de toute façon on ne peut rien faire contre tous ces dérangements, que ça fait partie des temps modernes et qu'il faut faire avec. Et comme les temps sont censés d'évoluer, aussi le bruit va encore augmenter naturellement. Donc mieux vaut s'adapter et avoir l'oreille sourde pour survivre. Et comme les forts survivent et les faibles s'éteignent, ceux qui souffrent du bruit et en rouspètent sont considéré comme des faibles et malades.

Une telle attitude est bien évidemment on ne peut plus erronée. Cela n'empêche qu'il faut savoir s'adapter à une situation où aucun choix n'est possible. Mais s'il y a un choix, c'est à dire s'il y a la possibilité de réduire les nuisances, il faut faire ce choix et non pas vouloir jouer les durs. Il faut avoir le courage de dénoncer les injustices. Celui est faible qui se laisse intimider par une supposée majorité. A part quelques détraqués qui écoutent à longueur de journée du rock métallique, personne aime le bruit. Et c'est prouvé scientifiquement que mêmes les gens, qui prétendent ne pas souffrir du bruit, en sont quand même stressés. Alors ayons le courage de le dire pour en finir.


Scrutin sur quatre question concernant le bruit aérien

En 2002,  le GDN (Groupement de défense contre les nuisances de l’aérodrome d’Epagny-Gruyères) a effectué un sondage auprès de la population habitant aux alentours de l’aérodrome d’Epagny qui montre clairement l'opposition d'une majorité à cette aérodrome. Si vous aimeriez aussi répondre à quatre questions concernant le problème des nuisances sonores causé par les petits avions, alors cliquez ici, ou consultez le résultat des votes. Pour l'instant il y a quatre questions, plus tard viendront peut-être davantage.

 

Remarques sur les votes

La plupart des gens qui viennent sur ce site sont avionphiles parce qu'ils l'ont trouvé par les mots clés "aérodrome ecuvillens". C'est parce que cette page est bien placée sur Google par une telle recherche. Malheureusement, elle est plus difficile à trouver avec des mots clés comme "nuisances sonores aériennes". Donc les votes ne représentent pas une population variée. De plus, seulement peu de gens ont voté jusqu'à présent et ceux qui ont voté en faveur de l'aviation l'ont probablement fait plusieurs fois. Cette majorité affirme évidement de ne pas être exposée au bruit aérien. Une autre majorité est prêt à supporter ce bruit pendant plus d'une heure. Il est clair que c'est la même majorité. Or, il est facile de minimiser un dérangement quand on ne le subit pas soi-même.

Plus grave: la même majorité affirme qu'il ne faut pas être solidaire avec ceux qui sont exposés au bruit. A ces avionphiles j'aimerais dire que tout notre système judiciaire est bâti sur la solidarité. Par exemple: le meurtre est un crime qui est sévèrement puni par la société parce que celle-ci est solidaire avec les victimes, bien qu'il n'y ait qu'un pourcentage infime de la population qui finit par être assassiné. On peut généraliser cela pour toutes les injustices quelle que soit la gravité. Or, de planter un aérodrome dans une région peuplée est une grande injustice parce que le rapport utilité / dérangement tend vers zéro. C'est pourquoi votre manque de solidarité va de pair avec un mental datant de l'âge de pierre. Vous êtes les ennemies de Dieu, de l'humanité et de la nature.

Quant à la majorité qui se sent concerné par l'émission du CO2, c'est bien joli que l'environnement vous préoccupe tant. Mais malheureusement vous continuez de rouler dans vos bagnoles puantes et bruyantes. Et lors du vote national pour introduire des dimanches sans voitures, vous avez largement voté contre. Bravo!


Calcul de la densité des avions

Ce calcul est très approximatif et il faudrait bien sûr utiliser des radars et d'autres moyens techniques pour mesurer exactement cette densité. Pourtant, cela est impossible pour une personne privé comme moi de sorte qu'il me reste juste la simulation suivante à faire: Estimons tout d'abord la région moyenne où volent les avions. On peut considérer ce vol comme une marche aléatoire, un procédé bien connue en physique: un marcheur suit une trajectoire dans le plan enchaînant des pas de longueur p dans une direction arbitraire. Chaque pas s'effectue dans un certain intervalle de temps. Cette trajectoire donne une ligne zigzaguée. Un avion peut évidement pas suivre une telle ligne, mais on peut toujours relier des points quelconques par une courbe lisse. Pour notre cas, on supposera que cette courbe ait une courbure minimale.

Sans entrer dans les détails, retenons que la probabilité, que ce marcheur arrive à un certain endroit r après le temps t, est une Gaussienne (une cloche en trois dimension). L'écart quadratique moyen r (le rayon de la cloche) est la grandeur la plus naturelle pour déterminer la région moyenne. On a (r)2 = N p2N est le nombre d'intervalles de temps. Évaluons d'abord p. La courbure maximale du vol se manifeste lorsque l'avion fait une tournée de 180°, c.à.d. lors d'un pas dans la direction opposée du pas précédent. Pour minimaliser cette courbure, c.à.d. pour l'uniformiser sur ce trajet, il faut que l'avion approche un cercle dont la longueur du pas p est le diamètre comme le suggéré la figure ci-dessous.


Vol de courbure minimale

Plus petite est la courbure, plus petit est le rayon de courbure. Donc on a qu'à se demander pour quel diamètre l'avion fait les virages les plus serrés. Il me paraît que p = 2 km est généreux. En fait, l'avion est bien sûr capable de faire des virages encore plus serrés, mais je préfère prendre des valeurs qui favorisent l'hypothèse que peu d'avion existent dans le ciel (en prenant p grand, la région moyenne s'agrandira et la densité diminuera). Cela a l'avantage de pouvoir affirmer par la suite que les valeurs réelles sont supérieures aux valeurs évaluées. A partir de ce p on peut évaluer N: soit 200 km/h la vitesse de l'avion et une heure le temps de vol. On suppose que la plupart des avions retournent à l'aérodrome, donc il ne faut leur laisser que la moitié de la durée de vol. On a donc 30 min pendant lesquelles les avions parcourront 100 km, ce qui fait que

N = 100 km / p  et

(r)2 = N p2 = 100 km p = 200 km2.

La région moyenne où volent les avions est par conséquent égale à π (r)2 ≈ 600 km2. Pour avoir une idée de cette région, voici la figure ci-dessous qui montre un exemple de 400 vols aléatoires. La région moyenne de rayon r ≈ 14 km se trouve à l'intérieur du cercle rouge qui effectivement englobe la plupart des vols. En fait, la densité moyenne à l'intérieur du cercle est environ 84 fois plus grande qu'à l'extérieur.

400 vols aléatoires
400 vols aléatoires

Il faut aussi prendre en considération que d'autres avions décollant d'autres aérodromes entrent dans cette région, ce qui fait augmenter légèrement la densité. Il est donc raisonnable de réduire la région moyenne (puisque cela augmente la densité), disons à environ 500 km2. A part le fait que d'autres avions entrent dans la région augmentant la densité au périphérique, il faut également retenir que les avions évitent les aérodromes pour ne pas déranger les décollages et atterrissages. Donc la densité a tendance à s'uniformiser sur les 500 km2, ce que nous voulons supposer par la suite.

Évaluons maintenant cette densité moyennée sur toute l'année: avec 40'000 mouvements par an, il y a 110 mouvements par jour, c'est-à-dire 110 avions qui décollent et atterrissent essentiellement pendant la journée car les vols de nuit ne sont qu'exceptionnellement autorisés. S'ils restent une heure dans le ciel, il y a autour de 10 avions dans une région de 500 km2. Il existe donc en moyenne un avion dans une région de 50 km2. Supposons ensuite qu'un avion est bien audible dans une région avec un rayon égal à sa hauteur de vol, qui est peut-être de 2 km. Il est probablement plus bas et audible sur une distance plus grande, mais il faut aussi être généreux ici. Donc à un instant donné, l'avion est audible dans une région de plus de 12 km2 sur 50 km2, ce qui représente un rapport de 12/50  1/4. En d'autres termes, on entend en moyenne des avions pendant plus d'un quart du temps, ce qui représente plus de 3 heures sur 12.

Il est possible que les avions ne suivent pas tout à fait un vol aléatoire et que leurs pilotes ont tendance à vouloir explorer le loin. Dans ce cas, leur trajets seront moins courbes et la région moyenne plus étendu. Mais alors il faudra aussi prendre en compte l'influence des autres aérodromes de sorte que cette effet se neutralise. En tout cas, les 3 heures de bruit d'avions par jour correspondent à peu près à mes observations.


Email de Benoît Bersier et ma réponse

Voici l'email du 15 avril 2004 de Benoît Bersier, le responsable des infrastructures de l'aérodrome d'Ecuvillens. Il ne voit pas d'inconvénient que son email est publié sur cette page:

Monsieur Utiger,

La découverte de votre site m'a beaucoup étonné. En effet les réclamations qui concernent l'aérodrome d'Ecuvillens ont pratiquement disparu depuis bien des années et ceci grâce aux efforts que nous avons déployés depuis les années 80. Ces mesures sont principalement dues à l'installation de silencieux sur tous nos avions d'école et à l'éducation de nos pilotes.

Contrairement à ce que vous affirmez, il est à noter que les habitants du village d'Ecuvillens, sont actuellement beaucoup plus dérangés par les va et vient des camions de la zone industrielle que par l'aérodrome et cela à tel point, que la commune va construire une route de contournement afin de réduire les nuisances routières. Je ne parlerai même pas de l'autoroute qui coupe la commune en deux et dont la pollution sonore n'est plus à démontrer. Je suppose d'ailleurs que vous-même avez utilisé plus souvent l'autoroute que la piste d'Ecuvillens. Par contre la présence de l'aérodrome, ne dérange pratiquement plus personne. La construction de villas à proximité et la bonne co-habitation avec les habitants du village devrait en fournir la preuve.

Je souhaiterais que vous preniez conscience que l'aérodrome ne forme pas seulement des pilotes "sportifs", comme vous le dites, mais surtout des gens qui vont aller alimenter le réservoir des métiers de l'aviation civile ou militaire. Chaque fois que vous prenez un avion de ligne pour vous déplacer, vous pouvez imaginer qu'il a débuté sa carrière sur un aérodrome régional comme Ecuvillens. Nous formons également les licences de bases pour les pilotes commerciaux, qui se destinent à travailler pour des compagnies de jets ou d'hélicoptères privés, pour les déplacements d'hommes d'affaires de grandes entreprises ou pour des vols sanitaires.

Nous effectuons également avec nos avions, des vols commerciaux dans toute l'Europe pour les industriels fribourgeois. Vous pouvez constater sur notre site dans la rubrique "nos visiteurs", que beaucoup d'avions commerciaux suisses et étrangers, utilisent notre aérodrome, soit pour se rendre chez des industriels de la région, soit pour effectuer la douane, soit pour se ravitailler en carburant. Je crois que ces quelques exemples démontrent l'utilité publique de notre aérodrome régional Fribourgeois.

Je voudrais surtout vous faire remarquer, que 22 personnes travaillent à plein temps et sont salariées à 100 % grâce à l'aérodrome Régional de Fribourg-Ecuvillens (voir ci-dessous). A souligner également que notre atelier d'entretien et de construction d'aéronefs, a acquis une notoriété et un savoir-faire qui sont connues dans tous les milieux aéronautiques suisse et étranger. Des mécaniciens sur avions sont formés par nos soins. L'atelier gère également en exclusivité la distribution d'une quantité de pièces d'avion et de moteurs, dont il à la représentation générale. Voilà, par ces quelques lignes j'espère vous avoir démontré que nous ne sommes pas des privilégiés qui viennent assouvir leur envie de voler, mais que l'aérodrome d'Ecuvillens c'est aussi une petite PME qui fait vivre une région et une école qui forme les pilotes de demain. Mais mieux que des paroles je vous propose de venir nous rencontrer et je me ferai un plaisir de vous faire visiter notre site de l'aérodrome. Dans l'attente de vos nouvelles recevez Monsieur, mes meilleures salutations.

Aérodrome Régional de Fribourg-Ecuvillens

Benoît Bersier, Responsable des infrastructures

Personnel de l'aérodrome :

Administration :

2 Personnes

à plein temps

 

1      "

à mi-temps

 

3      "

à temps partiel

 

12    "

auxiliaires

 

 

 

Instruction école :

1 Instructeur

à plein temps

 

1      "

à temps partiel

 

18    "

auxiliaires

 

 

 

Atelier d'entretien d'aéronefs: (Mécanair)

13 Personnes

à plein temps

 

 

 

Atelier de moteurs :

2 Personnes

à plein temps

(Rotary Engine)

1 Personne

à temps partiel

 

 

 

 

 

 

Atelier d'électronique :

1 Personne

à plein temps

(Avionitec)

 

 

 

 

 

Café Restaurant :

3 Personnes

à plein temps

 

3      "

auxiliaires

 

 

 

Total :

61 Personnes

 

 

Voici ma réponse du 18 avril 2004:

Monsieur,

Merci de m'inviter à visiter votre aérodrome. Pourtant, j'ai déjà visité le site une fois dans le passé et une nouvelle inspection des lieux ne ferais pas changer mon avis sur l'effet nuisible des aérodromes.

Je vois que la principale activité de l'aérodrome n'est pas du genre sportif (un détail que j'ai corrigé sur ma page web). Mais ne croyez-vous pas que vous exagérez en disant que l'aérodrome d'Ecuvillens "fait vivre une région"? Je vous crois volontiers que vous en rêvez, mais ne confondez pas rêve et réalité car l'économie régional pourrait très bien se passer de l'aérodrome d'Ecuvillens sans douleurs majeurs puisque c'est une petite PME de 22 employées. Et les hommes d'affaires, comme vous dites, viendraient aussi dans la région en train ou en voiture, puisque la densité d'aérodromes est plus importante en Suisse par rapport à l'étranger.

Je vous crois que vous avez fait des efforts pour endiguer les nuisances et que les réclamations ont disparu en ce qui concerne les riverains de l'aérodrome. Mais il se pourrait aussi que les gens aient résigné face à ce lobby de l'aviation soutenu par un milieu politique donnant préférence à des arguments d'économie plutôt que de qualité de vie.

Mis à part cela, je ne parle pas des nuisances à proximité de l'aérodrome mais, comme je l'explique sur mon site, réparti sur une région estimée de 500 km2 qui comprend la ville de Fribourg et Marly où j'habite. C'est une estimation que je suppose pour faire un calcul dans le but de savoir pendant combien de temps un avion est audible à un point donné de cette région en me basant sur le nombre de mouvements par an, à savoir 40'000 en 1991 selon les indications sur votre site (à ce propos, ce serait honnête si vous pouviez publier des chiffres plus récents de ces mouvements). Car contrairement à ce que vous croyez peut être, les nuisances ne sont pas seulement audibles à proximité de l'aérodrome mais dans toute la région où les avions ont l'habitude de circuler. Comme vous le dites, ce sont principalement des avions d'école pour former des pilotes. Donc ils n'empruntent pas un chemin particulier pour aller de A à B mais se répartissent plus ou moins régulièrement dans une certaine zone autour de l'aérodrome. Ils volent à basse altitude est sont donc bien audible sur l'intégralité de cette zone. Je dirais même qu'ils dérangent davantage loin de l'aérodrome, où ils volent à plus haute altitude que proche de l'aérodrome, et sont donc audibles par une plus grande région. Au décollage et à l'atterrissage le bruit est absorbé par des collines ou des maisons de sorte qu'ils ne sont plus audibles à partir d'un rayon de peut être un ou deux kilomètres selon la situation. Mais à une hauteur de un à trois kilomètres ils se font entendre par une région d'environ 13 km2 selon mes estimations.

Je suppose que vous êtes un passionné de l'aviation. De plus, vous avez pu joindre votre passion à votre profession comme l'indique votre site: "DU REVE A LA REALITE... DE LA PASSION AU METIER". Si des avions silencieux et non polluants existaient, je serais moi aussi un passionné de l'aviation. Malheureusement, jusqu'à aujourd'hui, de tels avions n'ont pas encore vu le jour. Jamais je ne pourrais prendre plaisir à une activité qui dérange 40'000 personnes, par exemple en survolant la ville de Fribourg. Étant anti-automobiliste je me déplace principalement avec mon vélo ou les moyens de transport publics. De plus, ça fait des années que je n'ai plus utilisé un avion de ligne et je ne l'utiliserais qu'en cas de strict nécessité, donc jamais pour aller faire des vacances à une plage lointaine.

Si tout le monde agissait ainsi, personne n'aurait à se plaindre de nuisances sonores. Mais les temps sont à l'égoïsme: Tout le monde veut avoir une voiture, un téléphone mobile, partir en vacances en prenant l'avion, mais personne ne veux habiter près d'une route fréquentée, d'une antenne de téléphonie mobile, d'un aéroport. Si l'égoïsme est couplé avec une passion aveuglante, cela devient même dangereux. C'est pourquoi je suis désolé de vous dire que je me méfie de ce lobby de l'aviation dont apparemment vous faites partie et qui fait tout pour encore et encore développer ses activités et augmenter son chiffre d'affaire.

Veuillez agréer mes salutations sincères.

Ulrich Utiger

 


Un autre site
(en anglais)

Cycles of Salvation History